Le chinchilla n’est pas un animal fragile, il demande que l’on respecte certaines conditions de vie comme détaillées dans l’article sur son habitat et son alimentation . Toutefois, malgré toutes les attentions dont ils peuvent être entourés, il arrive parfois qu’ils soient ‘malades’.

Voici quelques affections auxquelles votre chinchilla pourrait être confronté, à titre d’information. Au moindre doute quant à la santé de votre chinchilla, voyez un vétérinaire compétent .

Affection  assez courante chez notre ami le chinchilla, surtout lorsqu'on vient de l'adopter, durant la transition alimentaire notamment ou quand on donne trop de friandises.

Les intestins du chinchilla sont très longs et tout changement alimentaire notamment (mais parfois aussi d'environnement) peut causer un déséquilibre dans la flore intestinale (les bonnes bactéries) présentes dans les intestins de tous les chinchillas et des troubles intestinaux sous formes de crottes molles (qui s'écrasent sous les pattes du chinchilla) dans les cas les  moins graves jusqu'à des crottes liquides dans les cas les plus graves.

Que ce soit des crottes molles à la diarrhée, il faut agir vite. Dès l'apparition de crottes molles, il faut cesser de donner des granulés, des friandises, ne donner que du foin, ainsi que des probiotics (le plus connu chez les vétérinaires est le Rongeur Digest), surveiller le poids du chinchilla et si les crottes ne redeviennent pas normales après 48/72h ou dès que cela s'aggrave (crottes de plus en plus liquides), il faut voir le vétérinaire afin de déterminer si l'animal est touché par ses parasites et il prescrira le traitement adéquat.

Il est important lors de l'acquisition d'un nouveau chinchilla de bien procéder à la transition alimentaire et d'avoir de la nourriture comme il avait l'habitude d'avoir chez son naisseur en réserve.

Une bonne transition alimentaire se fait de la façon suivante :

• la première semaine  ne donnez aucune friandises, et vous donnerez 20 g de son ancienne nourriture et 10 g de celle que vous avez choisie, vous surveillez son poids, ses crottes et donnerez beaucoup de foin.
• Si tout se passe bien, la deuxième semaine, vous donnerez 15 g de l'ancienne nourriture et 15 g de la nouvelle, toujours avec du foin ainsi qu'en surveillant ses crottes et son poids.
• Enfin, si tout est toujours bon, vous entamerez la troisième semaine par 20 g de la nouvelle et  10 g de son ancienne alimentation, foin ainsi que surveillance du poids et des crottes.

A tout moment, si le chinchilla perd du poids et présente des crottes molles, il ne faut pas augmenter la proportion de la nouvelle alimentation, il faut donner du foin et des probiotics en suffisance et consulter un vétérinaire si cela se poursuit au delà  de trois jours.  

D'autres causes de diarrhée existent telles que des dérives de flore ou des infections aux protozoaires comme le Giardia ou encore les Coccidies,...  Quand des crottes sont molles au delà de trois jours et que les symptômes persistent ou s'aggravent, le vétérinaire peut vous aider en faisant une coprologie (analyses des selles).

Moins courante mais plus grave qu'une diarrhée car pouvant conduire à un arrêt total des intestins et à du tympanisme (gaz qui augmentedans l'estomac et les intestins), un prolapsus (intestin qui sort par l'anus)  ainsi qu'une occlusion intestinale (les intestins sont bouchés, voire forment un noeud).

Il faut agir rapidement  en donnant un peu de parrafine, et voir le vétérinaire afin de diminuer les gaz et de remettre le transit en route correctement.

Les symptômes de votre chinchilla sont explicites : il ne fera que de petites crottes ou aucune, se tiendra en boule, aura mal et pourrait pousser de petits cris ou geignements de douleur, son ventre peut être gonflé.

Moins graves au niveau capital vital qu'une constipation ou une diarrhée, la mycose est tout de même bien embêtante : des plaques sans poils se présentent sur le corps, la peau est rose et avec des squames (pellicules).

Elle est fortement contagieuse, à tout mammifère, par l'air et  par contact, l'humain y compris . Elles peuvent apparaître suite à un nouvel arrivant porteur du champignon (la mycose = teigne = champignon) ou via le stress d'arrivée, lors de changement de saison avec un taux d'humidité élevé, via un autre animal aussi.

La prévention consiste à faire une quarantaine de tout nouvel arrivant par rapport aux autres animaux et vous même et également en mettant du souffre dans le sable lors du "bain". Pour traiter, le souffre peut aider, toutefois, en cas d'aggravation ou de contagion chez d'autres animaux, consultez votre vétérinaire.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une maladie mais d'un état chez le chinchilla qui ne sait pas transpirer ni haleter lors de moments de chaleur, quand la température dépasse les 26°C et que le taux d'humidité dépasse les 70%. Il  se couche de tout son long, les oreilles hyper vascularisées (on voit fort les veines), avec parfois des tremblements, des mouvements non coordonnés : il s'agit d'une URGENCE !!

Il faut mettre des tissus mouillés frais sur ses oreilles, sa tête et son corps afin de faire baisser sa température interne.

La meilleure prévention est de ne pas laisser la température de son corps s'élever, selon plusieurs méthodes :

• Dès que la température ambiante dépasse 26°C, vous pouvez déplacer sa cage dans un endroit plus frais.
• Vous pouvez également placer des pains de glace dans une boîte à biscuit métallique afin que le chinchilla s'allonge dessus pour se rafraîchir ou des carreaux de carrelage mis au congélateur, à changer toutes les  2 à 4 h en fonction de la température.
• Une climatisation de la pièce peut être adéquate aussi quand vous n'êtes pas présents en été plus de 4 h chez vous.
  

Les chinchillas sont sensibles aux courants d'air et changements de température brutaux. De ce fait, des infectons respiratoires peuvent apparaître. Les symptômes sont nez bouché ou qui coule, perte de poids, perte d'appétit, ronflement lors de l'inspiration, nez sale, yeux larmoyants.

Il est nécessaire de prévenir de telles infections en évitant tout courant d'air, cage humide, changements de températures brusques. Dès l'apparition de symptômes, consultez votre vétérinaire pour déterminer le germe responsable et prescrire le bon traitement.

Véritable fléau pour l'animal touché et son propriétaire, les malocclusions dentaires tuent des dizaines de chinchillas par an. Les dents d'un chinchilla poussent de façon continue de près d'un demi centimètre par mois.

Si ces dents ne s'usent pas correctement ou qu'elles ne sont pas correctement alignées pour permettre une usure optimale, la malocclusion dentaire apparaît : les dents  (molaires et prémolaires, invisibles sans consultation vétérinaire, sans pouvoir ouvrir et voir derrière) forment des épines dans la bouche, des "ponts" blessant la langue, les lèvres, emprisonnant la langue. La douleur est grande et l'animal ne sait plus se nourrir correctement, il chipote avec ses granulés, bave, a les yeux larmoyants, perd du poids, a une haleine chargée,...

En cas de malocclusion racinaire, ce sont les racines qui sortent de leur emplacement initial (alvéoles dentaires) et peuvent transpercer la mâchoire, les sinus, les orbites. Seule une radiologie chez votre vétérinaire permet de connaitre l'étendue des zones touchées.

Parfois, les incisives peuvent être trop longues aussi (visibles en écartant les lèvres de la bouche du chichi) : cela peut être anodin et une taille des dents chez le vétérinaire est généralement suffisante mais parfois cela est le signe que derrière, les prémolaires et molaires ont des soucis aussi.

Les causes sont diverses :

• Dans 80% de cas il s'agit d'une maladie génétique. Le gène est récessif, c'est-à-dire qu'un individu peut être porteur du facteur responsable sans le développer mais le donne en héritage à sa descendance.  Mis en couple avec un autre individu porteur, 25%  de la descendance sera donc atteinte à un moment de sa vie, 50%  seront porteurs et 25% sains.
• Dans les autres cas, l'alimentation carencée, une reproduction chez des femelles trop jeunes, mais également une reproduction intensive sans repos suffisant pour les femelles entre chaque portée, ou un accident (chute, corps étranger coincé dans les dents, maladie longue empêchant l'usure des dents) seront responsables.

La prévention est donc la solution :

• Ne pas reproduire :

1. des animaux dont les antécédents familiaux de malocclusion, les habitudes alimentaires ou encore les conditions de reproduction sont inconnus ;
   
2. un animal présentant une malocclusion ainsi que toute sa ligne (parents et enfants) ;
   
3. une femelle de moins de 550 g et de moins de 9 mois ;
   
4. une femelle sans effectuer une pause suffisante : séparer le mâle avant la mise bas de la femelle et ce tout au long du sevrage des bébés, soit 3 mois.

• Donner une alimentation équilibrée et du foin.
  

Quand un chinchilla perd du poids, chipote pour manger, bave, a des yeux larmoyants, consultez votre vétérinaire afin de faire un examen buccal et des radios.

Chaque cas est différent, il faudra en fonction des résultats aviser :

• si le limage des dents est indiqué : si un limage unique sera suffisant ou non, en fonction de l'état du chinchilla.
• si les racines dentaires poussent hors des alvéoles, dans ce cas, l'animal est condamné et vous êtes la seule personne à pouvoir prendre la décision d'abréger ses souffrances... 

Il s'agit d'une inflammation du dessous des pattes du chinchilla : rougeurs, épaississement, saignements, dus à une litière trop souillée ou humide (en cas de fuite de biberon, par exemple), au maintien de l'animal sur grillage ou encore un animal à la peau plus sensible.

Vérifier que la litière de votre chinchilla soit bien sèche à tout moment, qu'il n'est pas sur un grillage dans le fond de sa cage et en cas de chichi "sensible", consulter votre vétérinaire pour une crème adaptée cicatrisation et soins.

En dehors des cas de malocclusions, il se peut que votre chinchilla se réveille un matin avec un oeil larmoyant.

Plusieurs causes peuvent être responsables :

• Un grain de sable de son bain, une poussière, un copeau (...) coincé sous la paupière. Votre vétérinaire peut vous fournir le collyre adéquat pour nettoyer son oeil et, s'il y a inflammation, le soigner. Le sérum physiologique est toujours une aide et sans danger.
• Une conjonctivite. Voyez votre vétérinaire pour la soigner : il s'agit d'un agent bactérien contagieux.
  

Il s'agit d'une affection qui ne touche que les mâles : le zizi sort de son fourreau, est gonflé, ne se remet plus totalement en place. Cela est dû à un anneau de poils qui se forme autour de l'organe et se coince tout en haut de celui-ci.

Il faut délicatement sortir l'organe totalement de son fourreau (c'est assez long, ne soyez pas surpris et ne le faites que si vous vous sentez en confiance) et enlever l'anneau de poils qui peut être assez serré (faites vous aider si nécessaire pour couper, dérouler, etc) puis remettre tout en place délicatement et surveiller durant les prochains jours.

Il faut agir rapidement pour éviter les complications, notamment les nécroses. Si vous ne vous en sentez pas capable, consultez votre vétérinaire urgemment.

Ci-dessus : Pour vérifier qu'il y a un anneau de poil ou pas, il faut délicatement saisir le pénis sorti et le sortir tout doucement du fourreau

Ensuite, il faut tout remettre en place une fois l'éventuel anneau enlevé. Si vous craignez de faire mal à votre chinchilla, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire. 

Comme dit plus haut, le chinchilla est sensible aux courants d'air et changements de température brusques. Si vous voyez votre chinchilla incliner la tête d'un coté et parfois même tourner en rond, consulter votre vétérinaire immédiatement !

Il se peut qu'il souffre d'une otite infectieuse et plus rapidement il sera traité au moins il aura de séquelles. Il se peut plus rarement qu'il ai fait un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), là aussi le vétérinaire est votre secours.

Il s'agit d'une infection intra-utérine qui ne touche donc que les femelles. Un corps étranger (grain de sable ou autre) peut entrer dans l'utérus lors des chaleurs de la femelle (le vagin s'ouvre à la mise bas ou aux chaleurs)  et s'y retrouver enfermé (le vagin se ferme après les chaleurs ou la mise bas).

Le système immunitaire va tenter de lutter contre les germes présents au niveau de ce corps étranger. Du pus se forme alors, lequel est enfermé dans un espace chaud et propice au développement des bactéries, des écoulements vont se produire au niveau du vagin. Le chinchilla est mince, chaud (fièvre) et perd l'appétit.

Réagissez urgemment et consulter votre vétérinaire. En prévention, ne mettez pas de sable de bain 15 jours avant/après la mise bas et surveiller vos femelles après le cycle de 28 jours des chaleurs (poids, comportement, etc).

Il s'agit d'une affection qui ne concerne que les femelles allaitantes. Lorsque la portée est nombreuse ou très sollicitante, les mamelles peuvent s'infecter (rouges, blessées, gonflées tout autour, dures).

Vérifiez les mamelles de vos femelles allaitantes régulièrement, et dans le cas d'une mammite, stoppez l'allaitement des jeunes immédiatement ; le lait mélangé au pus est un poison ! Le biberonnage des bébés sera alors nécessaire, tout comme une consultation chez votre vétérinaire pour soigner les mamelles de votre femelle.

Il s'agit d'une affection du psychique de l'animal, qui mange sa fourrure ou celle d'un compagnon de cage par mal-être ou stress ou nervosité intérieure. Ces derniers peuvent être causés par :

• un infime changement dans leur vie ;
• des conditions de vie vraiment inadéquates, telles qu'une absence d'hygiène, la présence de facteurs dérangeants (autre animal, bruit, odeur).
• une prédisposition génétique.

La sensibilité d'un chinchilla n'est jamais la même d'un individu à un autre, il ne s'agit donc pas d'un signe de maltraitance ou de négligence, hélas.

Difficile à soigner, il faut au plus vite après avoir remarqué ce comportement trouver le ou les changements qui "stressent" l'animal pour revenir vers une situation de bien-être et un climat de confiance.  L'homéopathie peut parfois aider durablement ou temporairement...

Il est plutôt indiqué de ne pas reproduire un chinchilla faisant du fur chewing de façon chronique. En effet, il passerait ce "mal-être" à sa progéniture , même si cela n'a pas encore été prouvé à ce jour. La psychologie du chinchilla est très complexe.

La liste précédent n'est pas exhaustive et bien d'autres maladies existent. Des accidents tels que des fractures peuvent aussi se produire. Veillez à garder à l'esprit que, pour tout aide,  votre vétérinaire est votre meilleur allié ainsi que votre éleveur.